L'historien et l'artiste
Hier, je visite en famille le château de Vascoeuil dans l'Eure. Magnifique propriété, très bien restaurée, avec des jardins à la française dans lesquels il fait bon se promener.
Au bout du parc, un musée est consacré à Jules Michelet qui passa de nombreuses années dans ce lieu. Parmi les souvenirs présentés, une phrase du célèbre historien, mise en exergue, retient mon attention:
" Je crains qu'en prenant un si juste sentiment de ses droits, l'homme n'ait perdu quelque chose du sentiment de ses devoirs. Le cœur se serre quand on voit que, de ce progrès de toutes choses, la force morale n'a pas augmenté. Ainsi vacille la pauvre petite lumière de la LIBERTE MORALE… Si faiblement sautille-t-elle, que je crois sentir déjà les ténèbres de la nuit."
Ainsi, en 1830, Michelet avait décrit ce qui apparaît maintenant comme une tendance lourde des sociétés modernes, notamment de la France: la revendication sans fin de droits nouveaux, les "droits à", et l'oubli des devoirs. L'accélération, en ce début du XXIème siècle, de ce qui est devenu une manie est un des symptômes forts de notre décadence occidentale.
Le château et les jardins, accueillent de nombreuses œuvres d'art: peintures de Kijno, Vasarely, Vidalens, sculptures, entre autres, de Jean Cocteau et Salvador Dali.
Près du colombier, je photographie une sculpture du grand artiste espagnol datée de 1972: "La victoire de la liberté" qui représente, pour moi, le symbole et le but de l'engagement libéral.
Serge Weidmann