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Vent d'Auvergne
2 juillet 2005

L' Europe sauvée par la francophonie

cluzel_dans_l_amphiLe sénateur Jean Cluzel, membre de l'Institut des Sciences morales et politiques était à Clermont-Ferrand pour une conférence le 2 juin 2005 (1). Le résultat négatif du référendum à propos du traité constitutionnel n'a pas affecté ce défenseur irréductible du progrès de notre civilisation.

Jean Cluzel est un homme d'action, l'avenir est son royaume. Surtout celui de l'Europe qu'il voit d'un œil optimiste, malgré déboires et difficultés qui s'amoncellent. Car dans cette situation difficile, les hommes de sa trempe savent qu'ils y a toujours une sortie: par le haut.

L'Europe économique et politique patauge, Cluzel en est déjà à l'Europe culturelle dans laquelle il donne un rôle important à la francophonie. Il en appelle à la régénération de l'esprit européen à partir des ferments de l'identité de ses peuples – ce qui signifie qu'il faudra dire crûment qui est européen et qui ne l'est pas – et c'est l'héritage de l'antiquité: Athènes, Rome, Jérusalem.

Nulle nostalgie chez lui. Le passé prestigieux n'est que le tremplin servant d'appui pour s'élever. L'Europe, c'est un projet.

Comment la France peut-elle y avoir sa part ? C'est à Alexis de Tocqueville, cher aux libéraux(2), que Jean Cluzel se réfère, car c'est lui qui a souligné le rôle de la liberté intérieure, de l'esprit critique comme les fondamentaux de la francophonie qui permettent de distinguer le juste de l'injuste, le vrai du faux, l'honneur du déshonneur.

Quant à l'Europe actuelle, sa crise est tout autant culturelle qu'économique et politique: elle ne sait pas comment affronter une mondialisation économique aux succès certains mais qui  uniformise les modes de vie, les mœurs par la consommation. Comment dès lors, accompagner et participer au progrès économique donc social tout en s'opposant à ce mouvement de conformisme mondial?

Jean Cluzel voit la francophonie comme la clé de voûte de la construction culturelle de l'Europe. Elle le fut jadis, elle doit le redevenir demain.

Certes, les alliances françaises, présentes dans le monde entier, ont une importance stratégique dans la diffusion de la langue et de la culture de notre pays, mais il ne faut pas oublier de valoriser tous les outils audio-visuels qui remplacent l'écrit.

Le vrai défi est là: dans une télévision de qualité, dans un cinéma français qui devra à nouveau rayonner à travers l'Europe, ce qu'il ne fait plus. Sans oublier la radio, média à valoriser car il conserve encore sa part à l'esprit. Privé d'images qui défilent devant les yeux, il fait plus appel à la réflexion qu'à l'émotion.

Enfin, il y a internet, grâce auquel les savoirs peuvent être diffusés à tous. Mais nous n'avons pas les professeurs, les pédagogues, les cautions scientifiques pour les quatre ou cinq milliards d'hommes à éduquer.

L'optimisme et le dynamisme de Jean Cluzel font du bien. Mais combien faut-il d'hommes comme lui pour sortir notre malheureux pays de l'atonie et du désespoir dans lequel il est plongé par trente années de crises en tous genres? Et quels leviers mettre en œuvre pour fortifier les hommes de bonne volonté qui devront être les pionniers de notre renaissance?

Serge Weidmann 

(1) Voir mon article du 3 juin: Jean Cluzel, un homme du futur

(2) Les libéraux fêtent cette année le bicentenaire de sa naissance. Nous en  reparlerons.

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